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Patrons à 25 ans : le grand saut leur donne des ailes - Frédéric MUGNIER (ISTEC 2010) et Nicolas ROHR (ISTEC 2009)

Création d'entreprise

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05/05/2011

A l’âge où leurs copains enchaînaient les stages étudiants, ils ont monté leur boîte. Sans argent, réseau ni expérience, mais avec le culot et l’énergie de la jeunesse.
 
C'est vous le président ? Ah oui ? Et vos collaborateurs, ils ont 15 ans ?" Les blagues de ce genre, Jonathan Benhamou les a toutes entendues quand il a créé Novapost en 2007, à seulement 23 ans. Maintenant qu’il s’est fait un nom dans la dématérialisation des fiches de paie, il ne fait plus rire personne. Surtout pas La Poste, à qui il taille régulièrement des croupières. Grâce à son système de coffre-fort électronique, consultable uniquement par le salarié, ses clients – M6, Ubisoft ou Bouygues Telecom – réalisent de susbstantielles économies en enveloppes et en timbres.
Virus familial. Jonathan Benhamou fait partie de cette génération de bébés entrepreneurs qui n’hésitent pas à bousculer leurs aînés pour se faire une place au soleil. Certes, les 25-30 ans ne représentent que 2% des 4,3 millions de dirigeants français répertoriés par le site Societe.com au Registre du commerce. "Mais les jeunes sont beaucoup plus nombreux à monter leur affaire qu’il y a dix ans", assure Jean-David Chamboredon, le président du fonds d’investissement Isai.
Intégrer un grand groupe fait moins rêver cette classe d’âge, qui se laisse plus facilement tenter par la création d’entreprise. La dernière étude du Salon des entrepreneurs, à Paris, est éloquente : près de la moitié des jeunes de moins de 30 ans ont l’intention de créer une entreprise un jour, et 13% envisagent de le faire dans les deux ans. Ceux qui, comme nos témoins, finissent par sauter le pas ont du mérite : sans réseau ni argent, ils avaient, sur le papier, bien peu de chances de réussir.
Le premier point commun de ces entrepreneurs en herbe ? Le virus de la création leur a souvent été transmis par leur famille. "Mes parents ont monté leur concession automobile en partant de rien : ils m’ont montré que c’était possible", raconte Pierre Duchesne, créateur à 22 ans de Avob, une start-up spécialisée dans l’optimisation énergétique des parcs d’ordinateurs. Pressé d’en découdre, il a monté son projet en parallèle de ses études à l’Ecole centrale d’électronique, avec trois camarades. La salle de cours lui a servi d’incubateur. "Et nos profs ont joué le jeu : ils sont devenus nos premiers conseillers", souligne ce passionné de high-tech, passé directement du statut d’étudiant à celui de patron, sans détour par la case salariat.
Habiter chez ses parents. Insouciance ou témérité de la jeunesse, la peur de l’échec ne perturbe nulle­ment ces apprentis patrons. "Sans enfants à charge ni crédit immobilier à rembourser, on n’a rien à perdre", souligne Victoire Finaz de Villaine, qui a lancé sa marque de chocolats fins l’an dernier, à 26 ans, alors qu’elle vivait encore chez ses parents. Avec 300.000 euros de chiffre d’affaires réalisés la première année, son entreprise est déjà une belle réussite. "Et si je m’étais plantée, comme me le prédisaient les pros du secteur, je serais probablement revenue chez papa-maman", sourit cette jolie blonde.
S’il est vrai que le risque financier ou professionnel est moins élevé à 25 ans qu’à 40, les débuts sont en revanche souvent plus compliqués, faute de connexions dans le business. La plupart des "baby-preneurs" jouent la carte de la débrouille. Leur premier bureau ? "Un plan de travail, deux tréteaux et trois ordinateurs au milieu du salon", se souvient Clément Benoît, 27 ans, le cofondateur de Resto In, le leader français de la livrai­son de repas par Internet.
Leur capital de départ ? Les étrennes des grands-parents, le pécule des petits jobs d’été, mais surtout la "love money" investie dans l’affaire par leur famille et leurs amis. Pour lancer Faguo, une marque de baskets "écolos" (un arbre est planté pour chaque paire vendue), Nicolas Rohr et Frédéric Mugnier, 24 ans tous les deux, ont récolté 20.000 euros auprès de leurs proches. Ils ont aussi un peu menti à leur banquier pour obtenir un emprunt étudiant de 30.000 euros.
De quoi financer la production de leurs 5.000 premières paires de chaussures. Et les prêts à la création d’entreprise ? La question fait doucement rigoler ces patrons en culottes courtes. ­"Entre gagner un peu d’argent et éviter d’en ­perdre, les banquiers prennent tous le même parti", tacle l’un de nos témoins.

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